Herbignac

Croix de la Ville au Jau

Croix de la Ville au Jau

Herbignac est une commune de l'Ouest de la France, située dans le département de la Loire-Atlantique, en région Pays de la Loire. Elle fait partie du pays de Guérande, un des pays traditionnels de Bretagne.

Géographie

Situation

Herbignac () est situé au nord-ouest du département, à proximité des marais de la Brière, à au nord de Guérande et au sud de La Roche-Bernard. La commune est limitrophe du département voisin du Morbihan, en région Bretagne.

Deux lieux-dits, Marlais et Arbourg, sont limitrophes de Saint-Lyphard ; Pompas, autre hameau d’Herbignac, se situe sur l'axe routier Guérande-Herbignac.

Urbanisme

Typologie

Herbignac est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee. Elle appartient à l'unité urbaine de Herbignac, une unité urbaine monocommunale de en 2017, constituant une ville isolée. La commune est en outre hors attraction des villes.

Occupation des sols

Le tableau ci-dessous présente l'occupation des sols de la commune en 2018, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC).

Type d’occupationPourcentageSuperficie
(en hectares)
Tissu urbain discontinu3,2 %229
Zones industrielles ou commerciales et installations publiques1,0 %71
Extraction de matériaux1,9 %135
Terres arables hors périmètres d'irrigation43,4 %3093
Vergers et petits fruits0,4 %31
Prairies et autres surfaces toujours en herbe9,1 %651
Systèmes culturaux et parcellaires complexes22,6 %1609
Surfaces essentiellement agricoles interrompues par des espaces naturels importants0,6 %44
Forêts de feuillus5,9 %421
Forêts de conifères5,0 %361
Forêts mélangées1,0 %71
Marais intérieurs5,7 %405
Plans d'eau0,1 %9
Source : Corine Land Cover.

Toponymie

Le nom de la localité est attesté sous les formes Irbiniac en 1217, Herbignac en 1287, Yvrignac en 1426, Erbignac en 1441.

Il s'agit d'une formation toponymique gauloise ou gallo-romaine en -(i)acum, suffixe d'origine gauloise -acon (celtique commun *-āko, britonnique *-ōgon), localisant à l'origine, puis marquant la propriété.

Le premier élément Herbi(g)n- correspond sans doute un anthroponyme selon le cas général. Albert Dauzat suggère le nom de personne latin Arbinius (porté par un autochtone). Dans cette perspective, il compare avec le nom de lieu Arbigny (Haute-Marne, Arbigney) dans lequel le suffixe -acum a régulièrement évolué en -ey / -y, comme dans la plupart des régions traditionnellement de langue d'oïl. Cependant, à la rubrique Arbigny, il propose une version un peu différente de cet anthoponyme, à savoir Arbennius, d'aspect gaulois. Plus haut encore, il renvoie Arbéost à Arbigny, en citant une hypothèse initialement formulée par Gerhard Rohlfs qui voit dans ce toponyme le nom de personne gallo-romain Arvenius, d'origine gauloise. Outre cette incertitude dans l'identification exacte du nom de personne, les formes anciennes ne montrent pas le passage de ar- à ir- qui reste possible phonétiquement mais hypothétique.

Remarques : Herbignac était situé sur la frontière linguistique, le parler gallo-roman qui a donné le gallo, était parlé plus à l'est dans les communes voisines. Le suffixe -acum n'a pas évolué en zone bretonnante comme en zone romane (exemple : Savenay, Saviniacum). On parlait breton dans le Pays de Guérande - dont Herbignac - jusqu'au XVII siècle. La langue bretonne a même été parlée jusqu'au début XX siècle dans les marais salants voisins (voir les travaux de Gildas Buron, conservateur du musée de Batz-sur-Mer). Jean-Yves Le Moing estime à 61,8 % le taux de toponymes d'origine bretonne sur la commune d'Herbignac.

Herbignac possède donc un nom en gallo, la langue d'oïl des communes voisines : Arbigna (graphie ABCD), Èrbinyac (graphie ELG) et Èrbigna ou ·Rbignâ (graphie MOGA).

Herbignac a été plus récemment traduit en breton par Erbigneg.

Histoire

La présence humaine sur la commune est attestée dès le Néolithique (dolmen du Riholo).

Peu de renseignements subsistent de la période gallo-romaine (ancienne voie romaine, tessons de poterie).

Vers le , la juridiction seigneuriale d'Herbignac est l'une des plus importantes de la région. Dès lors, l'histoire d'Herbignac se confond avec celle des familles seigneuriales qui possèdent le château du lieu : Ranrouët. Vers 1125, les seigneurs d'Assérac, descendants de Vikings fixés dans la région depuis le , érigent une motte féodale où ils s'installent après avoir quitté leur domaine d'Assérac. Fédor, fils de Richard premier seigneur d'Assérac connu, pourrait être le bâtisseur de Ranrouët. Une charte de l'abbaye de Blanche-Couronne (1210) mentionne Wilhem comme propriétaire de Ranrouët. Cette construction initiale sera remplacée par un château en pierre dans la seconde moitié du sous l'impulsion d'Alain d'Assérac, seigneur des lieux.

Thibaud de Rochefort, baron d'Ancenis et vicomte de Donges, prend possession de Ranrouët par alliance en 1275. Mort en 1295, il ne laisse pas d'héritier direct. Sa nièce, Jeanne de Rochefort, mariée en 1374 (ou 1378) à de Rieux (compagnon de Jeanne d'Arc et maréchal de France), transmet alors Ranrouët à son fils Pierre de Rieux, troisième du nom.

Jean IV de Rieux (1447-1518), né à Ranrouët, devient maréchal de Bretagne en 1470 puis est nommé tuteur de la duchesse Anne de Bretagne. Celle-ci lui fournit d'or pour qu'il reconstruise Ranrouët après la destruction de 1488. Il combat aussi en Italie aux côtés du roi .

En 1574, sous le règne de , les châtellenies de Ranrouët et de Faugaret sont réunies et érigées en marquisat en faveur de Jean de Rieux. Le marquis a « en sa ville d'Herbignac » un marché tous les lundis et quatre foires par an : le lundi de la mi-carême et aux fêtes de Saint-Jean-portes Latine (), saint Cyr et sainte Julitte patrons de la paroisse () et sainte Catherine (), anniversaire de la dédicace de l'église d'Herbignac.

Durant les guerres de religion, de Rieux rejoint la Ligue et est pendu en 1593. Le château de Ranrouët devient ensuite un refuge pour des soldats qui subsistent en se livrant aux pillages dans les environs. En 1618-1620, le démantèlement partiel de Ranrouët est ordonné par . Cependant, de Rieux (ou Jean-Emmanuel de Rieux), frère de , décide de reconstruire son château. Les travaux s'achèvent vers 1639 ; les tours sont réaménagées. Criblé de dettes, Pierre-Emmanuel de Rieux doit, avant de mourir, vendre une partie de ses terres dont le marquisat d'Assérac au surintendant des finances Nicolas Fouquet en 1656 qui en fait l'année suivante hommage au roi. La veuve du défunt marquis, Jeanne-Pélagie de Rieux, parvient à reprendre possession d'Assérac et en fait à son tour hommage au roi dès 1658. Dès 1679, son fils Jean-Gustave de Rieux (1649-1713) est à son tour contraint de céder son marquisat à René de Lopriac, baron de Coëtmadeuc. Félicité de Lopriac, épouse du marquis de Kerhoent, est la dernière marquise d'Assérac : elle est guillotinée à Paris en 1794.

En 1793, lors des chouanneries, une armée républicaine envoyée dans la presqu'île guérandaise pour éliminer les contre-révolutionnaires, incendie et détruit le château. Bien que réduit à l'état de ruines, celui-ci servira pendant la tourmente révolutionnaire à l'abbé Durand de local pour les messes clandestines. Laissé à l'abandon, le site sert de carrière de pierres.

Alors que la Loire-Inférieure est libérée au cours du mois d'août 1944 (Nantes le 12, le sud Loire le 30), Herbignac est une des communes de la poche de Saint-Nazaire, qui reste occupée par les Allemands jusqu'au .

L'après-guerre est marqué par la présence à la tête de la municipalité de Jacques Chombart de Lauwe, commandant des FFI de Loire-Inférieure en 1944-45, député de 1945 à 1951, directeur du journal nantais L'Avenir de l'Ouest de 1945 à 1948.

Enseignement

Herbignac compte deux écoles publiques et une privée, et deux collèges, un public et un privé.

Culture et patrimoine

Selon le découpage de la région Bretagne fait par Erwan Vallerie, Herbignac fait partie du pays traditionnel de la Brière et du pays historique du Pays Nantais.

Langues

La langue bretonne était parlée dans cette commune jusqu'au début du . Le gallo est encore connu de nos jours, il a d'ailleurs gardé plusieurs mots bretons comme une añnouyère pour une génisse, du breton annoar.

Lieux et monuments

  • l'atelier de potier ;
  • le château de Ranrouët (), propriété de la famille Ecomard de Sainte-Pazanne depuis les années 1930, racheté en 1989 par le conseil départemental de la Loire-Atlantique ;
  • la chapelle Notre-Dame La Blanche (1779) ;
  • le moulin de Ranrouët () : moulin de type « petit pied » ou « taille de guêpe » ;
  • le dolmen du Riholo ( millénaire, Néolithique moyen) ;
  • les jardins de Kermoureau. est l'un des seuls espaces verts du département classés Jardin remarquable (avec le jardin des plantes de Nantes).

Personnalités notables liées à la commune

  • Jacques Chombart de Lauwe (1905-1975), dit « Colonel Félix » dans la Résistance, député et conseiller général de la Loire-Atlantique, mort à Herbignac ;
  • Jules Paressant (1917-2001), peintre et sculpteur natif d'Herbignac ;
  • René Leroux, né à Herbignac en 1952, homme politique français, député de la Loire-Atlantique de 1997 à 2002.
Texte obtenu de Wikipedia - Herbignac sous licence CC-BY-SA-3.0 le 29 juillet 2021

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