La région autonome du Tibet ou région autonome du Xizang en forme longue ( ; ), ou encore Tibet ou Xizang en forme courte, créée en 1965, est l'une des cinq régions autonomes de la République populaire de Chine (RPC). Située dans le sud-ouest du pays, elle est contigüe à la région autonome du Xinjiang au nord, à la province du Qinghai au nord-est, à la province du Sichuan à l'est et à la province du Yunnan au sud-est. Elle est limitrophe du Myanmar, de l'Inde, du Bhoutan et du Népal au sud et à l'ouest. Elle est habitée traditionnellement par les Tibétains, ainsi que par d'autres groupes ethniques comme les Monpa et les Lhoba. Y vivent également nombre de Han et de Hui. Elle a pour chef-lieu Lhassa, l'ancienne capitale du Tibet depuis le . Elle compte aujourd'hui environ trois millions d'habitants.
La région autonome du Tibet est située dans le Sud-Ouest de la République populaire de Chine. Sa superficie est de 1,22 million de kilomètres carrés, soit environ un huitième de la superficie de la Chine. À sa périphérie se situe la région autonome ouïgoure du Xinjiang et la province du Qinghai au nord, du Sichuan à l'est, du Yunnan au sud-est. Au sud et à l'ouest, les de frontière la séparent, d'ouest en est, du Népal, du Bhoutan, de l'Inde et du Myanmar. L’extrémité la plus à l'Ouest se situe à environ du Pakistan, séparé par l'Inde et la plus au sud à environ du Bangladesh, également séparé par l'Inde.
La région autonome du Tibet contient approximativement l'Ü-Tsang et la moitié ouest du Kham, deux des trois anciennes provinces (avec l'Amdo) du « Tibet historique ». Selon l'écrivain britannique Patrick French, ses limites coïncident à peu près avec celles du territoire gouverné par le gouvernement tibétain indépendamment de la Chine entre la Première Guerre mondiale et 1950.
En chinois, Tibet se dit Xizang (西藏), dénomination employée pour la première fois par l'empereur Qianlong au . Pour le gouvernement tibétain en exil et ses sympathisants en Occident, Xizang signifie « maison des trésors de l'Ouest » ou encore « réservoir de ressources naturelles de l'Ouest ». Pour le tibétologue Elliot Sperling, cette étymologie est manifestement erronée : si le « Zang » de Xizang peut certes signifier « réserve », il est toutefois employé dans cette appellation simplement en tant que transcription de Gtsang, terme qui renvoie à cette partie de la région désignée généralement sous le nom de Tibet central ou Dbus-Gtsang en tibétain.
Xizang ne doit pas être confondu avec Xikang, une ancienne province de la République de Chine.
carte | Nom | chinois Hanyu Pinyin | Tibétain Wylie | Population (2010) | |
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— Villes-préfectures — | |||||
3 | Chamdo | 昌都市 Chāngdū Shì | ཆབ་མདོ་གྲོང་ཁྱེར། chab-mdo grong-khyer | 657,505 | |
4 | Xigazê | 日喀则市 Rìkāzé Shì | གཞིས་ཀ་རྩེ་གྲོང་ཁྱེར། gzhis-ka-rtse grong-khyer | 703,292 | |
5 | Lhassa | 拉萨市 Lāsà Shì | ལྷ་ས་གྲོང་ཁྱེར། lha-sa grong-khyer | 559,423 | |
7 | Nyingchi | 林芝市 Línzhī Shì | ཉིང་ཁྲི་གྲོང་ཁྱེར། nying-khri grong-khyer | 195,109 | |
— Préfectures — | |||||
1 | Ngari | 阿里地区 Ālǐ Dìqū | མངའ་རིས་ས་ཁུལ། mnga'-ris sa-khul | 95,465 | |
2 | Nagchu | 那曲地区 Nàqū Dìqū | ནག་ཆུ་ས་ཁུལ། nag-chu sa-khul | 462,382 | |
6 | Shannan | 山南地区 Shānnán Dìqū | ལྷོ་ཁ་ས་ཁུལ། lho-kha sa-khul | 328,990 |
La tibétologue Anne-Marie Blondeau affirme qu'au moins trois sites de lancement de missiles nucléaires seraient implantés dans la région autonome du Tibet. Selon un article de Tsultrim Palden Dekhang, l'un d'eux serait implanté au sud-est de Lhassa, au Kongpo, et deux autres à 250 kilomètres au nord de Lhassa, dans la région de Nagchuka. Le gouvernement chinois rejette ces allégations.
Le journaliste François Gautier écrit que, selon la CIA, la Chine aurait transféré un tiers de son arsenal nucléaire à Nagchuka, où cent missiles balistiques intercontinentaux ont été installés, dont beaucoup pointés sur des villes indiennes. Toujours selon Tsultrim Palden Dekhang, des missiles seraient stockés à proximité du monastère de Séra.
Selon le politologue Taylor Fravel, contrairement à ce que les médias indiens ont rapporté, la Chine n'a pas de brigade de lancement de missiles balistiques au Tibet ni de missiles balistiques de courte portée à tête nucléaire. Les brigades de lancement les plus proches de l'Inde sont situées dans le Qinghai, le Gansu et le Yunnan. De même, la Chine n'a déployé aucune arme nucléaire tactique au Tibet ou ailleurs. Les sources les plus autorisées sur les forces armées chinoises (voir Bulletin of the Atomic Scientists, The Military Balance et les rapports du ministère américain de la défense sur les forces militaires chinoises) notent toutes que la Chine ne dispose pas d'armes nucléaires tactiques déployées.