IrakIrak

L’Irak ou l'Iraq, en forme longue la république d'Irak, est un pays du Proche-Orient, situé au nord de la péninsule arabique. L’Irak, terme qui vient du persan et signifie littéralement « basse terre », est parfois appelé « le pays des deux fleuves » en arabe ( / bilād ar-rāfidayn), en référence au Tigre et à l'Euphrate. Bagdad en est la capitale et la plus grande ville.

D’une superficie de , cet État a pour voisin la Turquie au nord, l’Iran à l'est, le Koweït au sud-est, l’Arabie saoudite au sud-sud-ouest, la Jordanie à l'extrême ouest et la Syrie au nord-ouest. L’Irak détient les quatrièmes plus grandes réserves de pétrole, et il est membre de l’OPEP.

L’Irak actuel couvre une grande partie de la Mésopotamie, berceau de grandes civilisations parmi les plus anciennes. C’est sur les berges du Tigre, passant par Bagdad, que l’écriture est née, il y a . Aux époques achéménide, parthe et sassanide, le territoire de l’Irak (l'empire sémite de Babylone) est intégré à l’Empire perse, formant, peu avant sa conquête par les Arabes (au par la tribu des Banu Lakhm) et son islamisation, la province sassanide du Khvarvaran.

Ce territoire fit longtemps partie de l’Empire ottoman. Il fut occupé par le Royaume-Uni après la Première Guerre mondiale, puis placé sous un régime de Mandat de la Société des Nations. Durant la période du Mandat britannique de Mésopotamie, l’occupant britannique fit face en 1920 à une violente insurrection. Proclamé en 1921, le Royaume d'Irak obtint sa pleine indépendance en 1932. La monarchie dure jusqu'en 1958, puis plusieurs gouvernements se succèdent par des coups d'État, l’Irak oscillant entre les influences antagonistes occidentales et anti-occidentales dans le contexte de la guerre froide. Le parti Baas prend de plus en plus d’importance et permet l’arrivée au pouvoir de Saddam Hussein en 1979.

Depuis, l’Irak a connu trois guerres meurtrières, des répressions sanglantes (dont celles des Kurdes et des chiites) et plus de dix ans d’embargo. Son régime, fondé à la fin des années 1960 par le Baas, a été aboli par l’invasion de la coalition menée par les États-Unis en 2003. Ce régime, en dépit de son caractère dictatorial présent dans la majorité des États du Moyen-Orient, semble avoir été populaire chez la plupart des sunnites, traditionnellement nationalistes, mais minoritaires au sein de la population irakienne. Depuis l’invasion, l’Irak a été de facto sous tutelle de la coalition internationale, les Kurdes ont obtenu l’autonomie d’une région au nord du pays, la laïcité a disparu et la politique a été dominée par les affrontements intercommunautaires, ponctués de nombreux attentats et cause de l’émigration des minorités chrétiennes.

Le gouvernement est actuellement dirigé par Mohammed Taoufiq Allaoui, à la tête d'une coalition dominée par les partis chiites. Dans un effort de répartition des rôles entre les trois principales communautés, l'exécutif est partagé entre trois personnes : le président Barham Salih est kurde sunnite, le Premier ministre est chiite, et le président du parlement arabe sunnite. Chacune de ces têtes est entourée de deux adjoints, appartenant aux deux autres communautés. On note l'influence déterminante de deux personnalités religieuses issues de la communauté chiite : l’ayatollah Ali al-Sistani et Moqtada al-Sadr.

Origine philologique

L'Irak, terme qui vient du perse erak qui signifie littéralement « basse terre », est parfois appelé Bilad ar-Rafidain, littéralement « le pays des deux fleuves ». Pourtant, étymologiquement, l'Eraq (ou Irak) veut dire plutôt Iran bas ou bas Iran, mot qui désigne en persan Mian do Roodan (entre deux fleuves). En opposition avec une région iranienne qui se trouve dans le nord de l'Iran (à l'époque antique, situé dans le nord-ouest de l'Iran), près de Téhéran : Arak, qui signifie Iran Centre, - tout en considérant que ce centre se situe dans le nord-ouest de l'Iran dans l'Antiquité.

Dans la tradition arabe, son étymologie est souvent associée au mot arabe araqa qui signifie fertile. En arabe, le mot irak (عراق) peut signifier bord, bordure ou encore escarpement.

Graphie

En français deux graphies sont correctes pour ce pays :

  • Iraq, utilisé par l’ISO, l’ONU, l'OIT, l'Union européenne, et le Code officiel géographique (français). Iraq est « recommandé » en France par l'arrêté français du relatif à la terminologie des noms d'États et de capitales. Le dictionnaire de l'Académie française, quant à lui, privilégie la forme Iraq, et son gentilé, iraquien ;
  • Irak, utilisé par la diplomatie irakienne, la diplomatie française (Irak est « recommandé » à ses agents par le ministère des Affaires étrangères et européennes, la diplomatie suisse et l'IGN).

Histoire

De l'Antiquité à l'époque moderne

L’Irak est le berceau de la civilisation sumérienne (), civilisation qui a inventé le plus ancien système d’écriture connu, le cunéiforme, et qui maîtrisait à un haut niveau les techniques d’irrigation.

L’histoire de l’Irak commence avec les cités-États de Mésopotamie, en particulier Uruk, Ur et Babylone. La région est ensuite dominée par les Hittites, puis par les Assyriens, et par les Mèdes.

En 586 avant l'ère commune, Nabuchodonosor II, souverain de Babylone, y déporte, après la prise de Jérusalem, Juifs qui forment le noyau de la plus vieille diaspora juive au monde.

Les vallées du Tigre et de l’Euphrate appartiennent ensuite à une succession d'empires : empires achéménide (qui apportent le zoroastrisme, religion encore présente dans certaines provinces), grec (à travers les conquêtes d’Alexandre le Grand), sassanide, musulmans (Omeyyades, Abbassides). À l’époque pré-islamique, cette région porte le nom de Khvarvaran, qui est une des provinces de l’empire sassanide. Le nom Irak dérive du terme persan Erak, qui signifie « bas-Iran ».

Avec l'invasion arabe, au , Bagdad devient la capitale du califat islamique et une des plus grandes villes du monde, au grand rayonnement intellectuel.

La Mésopotamie passe sous le contrôle mongol au .

À partir du , l'Empire ottoman contrôle le territoire.

Au cours de la Première Guerre mondiale, l’Irak est conquis par les Britanniques et est déclaré indépendant de l’Empire ottoman le .

Le , la Société des Nations (ancêtre de l’ONU) confie un mandat au Royaume-Uni pour administrer la Mésopotamie. Le Mandat britannique de Mésopotamie, durant lequel la monarchie irakienne est proclamée, assure la transition du pays vers l'indépendance. Un mois plus tard, l'administration britannique doit déjà faire face à une importante révolte. Le clergé chiite est durement réprimé, ce qui le conduit à retourner à son apolitisme premier.

Face au repli et au déclin de leur clergé, les chiites irakiens se rallient en nombre à des courants socialisants et laïcs à partir de la fin des années 1930. Très bien structuré et très actif sous la monarchie, le Parti communiste tient un rôle important dans les protestations des paysans qui demandaient des droits et qui s’opposaient aux mesures de répression de la part des propriétaires terriens, Les habitants des nouveaux quartiers populaires de Bagdad, qui se construisent sous la pression de l'exode rural, s’intéressent rapidement aux idées d’égalité et de justice que prône le Parti communiste.

Indépendance

Le Royaume d'Irak devient réellement indépendant le , même si les Britanniques y conservent des bases militaires. Le , le régent Abdelilah ben Ali el-Hachemi, jugé trop dévoué aux intérêts du Royaume-Uni, est démis de ses fonctions par le gouvernement nationaliste de Rachid Ali al-Gillani, qui oriente alors la politique du royaume vers un rapprochement avec l'Allemagne dans le but d’obtenir son soutien à l'indépendance des États arabes. Les Britanniques interviennent rapidement. Le leurs forces entrent dans Bagdad où elles réinstallent le régent et mettent en place un gouvernement pro-britannique.

Pendant ce temps, les partisans de Rachid Ali al-Gillani lancent un pogrom contre la communauté juive qui, outre les pillages et les viols, fait juives et plus de . Cinq des instigateurs du coup d'État furent pendus et de nombreux autres emprisonnés dont Khairallah Talfah, un oncle de Saddam Hussein. Après la proclamation de l'État d'Israël, la communauté juive irakienne d'environ se réfugie massivement en Israël, à la suite du climat d'insécurité qu'elle subit alors en Irak.

En 1946, d'importantes grèves secouent Kirkouk. Les protestataires dénoncent les conditions de travail, mais également la domination britannique sur l’entreprise pétrolière. Les chefs politiques des partis progressistes sont emprisonnés. En 1948, lorsque le gouvernement signe un nouveau traité d’alliance avec le Royaume-Uni, des manifestations massives se produisent. La monarchie perd pendant quelques jours le contrôle des rues. La loi d’état d’urgence est aussitôt appliqué et Nouri Saïd, vétéran de la monarchie qui a déjà assumé de nombreuses fois la direction du gouvernement, revient au pouvoir et verrouille la scène publique autour de lois anticommunistes. Le secrétaire général du Parti communiste irakien, Youssouf Salman, est pendu et les journaux sont censurés. Dès 1954, appartenir au Parti communiste entraine la déchéance de nationalité.

L'immense pauvreté des campagnes pousse nombre de paysans à rejoindre les banlieues urbaines et entraine quelques tensions sociales. Dans le contexte de la guerre froide, le Royaume d'Irak entre dans le pacte de Bagdad en 1955 et se lie aux États-Unis. L'alliance du gouvernement avec les États occidentaux favorise le développement de l'armée.

Le , la monarchie hachémite est renversée et le général Kassem prend le pouvoir par un coup d’État. Le Comité des officiers libres proclame la République lors du premier coup d’État du parti Baas, parti de la Renaissance arabe et socialiste, allié avec un groupe d’officiers nationalistes. Le nouveau gouvernement bénéficie du soutien des exilés kurdes (dont il avait permis le retour) et du Parti communiste. Nombre de réformes sont adoptées dans les semaines qui suivent : réforme agraire, …

Texte obtenu de Wikipedia - Irak sous licence CC-BY-SA-3.0 le 29 juillet 2021

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