Musée des beaux-arts de Montréal

Musée des beaux-arts de Montréal

Musée des beaux-arts de Montréal

Le Musée des beaux-arts de Montréal (MBAM), fondé en 1860, est un musée de réputation internationale basé à Montréal et consacré à la promotion de l'art canadien et international. Sa collection encyclopédique compte plus de 43 000 œuvres. La collection des arts décoratifs contemporains est l'une des plus remarquables d'Amérique du Nord. Le musée est constitué de cinq bâtiments : les pavillons Jean-Noël Desmarais d'art moderne et contemporain et expositions temporaires, Michal et Renata Hornstein de cultures du monde, Liliane et David M. Stewart d'arts décoratifs et de design, Claire et Marc Bourgie d'art québécois et canadien, l'église Erskine and American et le Pavillon pour la Paix Michal et Renata Hornstein d'art international. Le campus muséal est situé de part et d'autre de la rue Sherbrooke Ouest, au cœur du centre-ville de Montréal. La bibliothèque du musée consacrée à l'histoire de l'art est l'une des plus importantes du genre au Canada.

Histoire

Les débuts

Fondée le par un groupe de notables dont Francis Fulford et le photographe William Notman, l' avait pour but d’« encourager le goût des beaux-arts parmi la population de la ville ».

Faute de local permanent pour les conserver, l' ne peut acquérir les œuvres qu'elle exposait ou que lui proposaient les collectionneurs. Pendant près de vingt ans, elle demeure une organisation itinérante tenant ses expositions dans différents salles montréalaises.

En 1877, l' reçoit un legs exceptionnel de l'homme d'affaires montréalais Benaiah Gibb. Il fait don de l'essentiel de sa collection d'art soit et . De plus, il donne à l'institution montréalaise un terrain à l'angle nord-est du Carré Philips (Montréal) ainsi qu'une somme de à condition que l'on construise un nouveau musée d'ici trois ans. Le , le gouverneur général du Canada, Sir John Douglas Sutherland Campbell, inaugurait l' de l' de Montréal, premier édifice de l'histoire du Canada réalisé spécifiquement pour recevoir une collection d'art. L' du Carré Philips comprenait une salle d’exposition, une autre plus petite réservée aux œuvres graphiques ainsi qu'un cabinet de lecture et un embryon d’école d’art. Le musée est agrandi en 1893. L’ y expose annuellement des œuvres prêtées par ses membres et y organise un Salon du Printemps consacré aux artistes canadiens vivants.

Le legs de Benaiah Gibb allait agir comme un véritable coup de départ de la collection : il déclenche un engouement certain et les dons se multiplient.

L'Art Association of Montreal avait été dirigé par Robert Harris depuis 1883. En 1886, le peintre d'origine écossaise William Brymner prend en charge la direction de l'école. Il demeure en poste jusqu'en 1921. Durant son mandat, plusieurs élèves s'initient à la peinture et développent leur goût pour les arts. Certains deviennent des artistes connus, comme Clarence Gagnon, Edwin Holgate, Anne Savage et Prudence Heward. Il s'occupe également de l'Art Gallery dont il réorganise les salles.

En 1893, John W. Tempest fait un legs à l'art Association de plusieurs peintures et d'un fonds destiné à l'acquisition de nouvelles œuvres. Grâce à cette impulsion et à son effet d'entraînement, l'Art Gallery doit s'agrandir et annexe des bâtiments du Carré Philips. Les dons enrichissent ses collections.

Le déménagement sur la rue Sherbrooke en 1912

En 1909, un important legs, dont plus de 130 tableaux, de William John Learmont et de sa sœur Agnes pousse l'Art Gallery à ses limites. Trop à l'étroit, l' considère fortement l'idée d'un déménagement du Square Phillips vers le Mille carré doré où l'on retrouvait alors la majorité de l'élite financière montréalaise. On eut l'idée d'acheter la maison Holton (qui était abandonnée) pour y construire le nouveau musée. On convainquit le sénateur Robert Mackay de vendre cette maison située sur la rue Sherbrooke à un bon prix. On forma un comité responsable de la construction où l'on retrouve les leaders montréalais de l'époque : James Ross, Richard B. Angus, Vincent Meredith, Louis-Joseph Forget et David Morrice (le père du peintre James Wilson Morrice). La plupart des membres de ce comité offrirent une somme considérable pour la construction du musée.

Après avoir réalisé un concours restreint pour trouver la firme d'architecte où trois bureaux d'architectes sont invités à présenter leur candidature, le Comité du musée choisit le projet des frères Edward Maxwell et William Sutherland Maxwell. Formés dans la tradition dite Beaux-Arts, ils proposent un bâtiment fidèle au goût français de l'époque, sobre et majestueux. Les travaux débutent à l'été 1910 pour se terminer à l'automne 1912.

Le , le gouverneur général du Canada, le prince Arthur du Royaume-Uni, duc de Connaught et Strathearn, inaugure le nouveau musée de l’ sur la rue Sherbrooke ouest devant présentes pour l'occasion. Le bâtiment de style classique et symétrique, avec un portique soutenu par quatre colonnes de style ionique, est bien accueilli. Les quatre colonnes sont taillées dans un seul bloc de marbre. La façade est ornée de bas-reliefs évoquant les traditions de l'art et de plusieurs éléments décoratifs autour d'imposantes portes d'entrée en chêne massif.

Le nouveau bâtiment connaît un succès immédiat, mais l'élan est contrecarré par la Première Guerre mondiale.

Entre-temps, les collections s'enrichissent. Sous l'impulsion de Percy Erskine Nobbs, professeur d'architecture, et de Brymner, une section d'arts décoratifs est inaugurée, dont la direction est confiée à Cleveland Morgan. Plusieurs donateurs continuent de léguer d'importantes œuvres à l'Art Association. Le fonds d’œuvres devient de plus en plus éclectique, affirmant déjà la future vocation encyclopédique du musée.

En 1922, le musée s'ouvre pour la première fois un dimanche afin de permettre un élargissement des visiteurs qui travaillaient souvent six jours par semaine et ne pouvaient donc pas fréquenter le musée.

L'année suivante, après le départ de Brymner, l'École des beaux-arts voit le jour. Son influence sera grande dans le milieu des arts, détournant notamment les francophones de l'Art Association qui n'en continue pas moins ses activités et ses acquisitions, notamment du patrimoine canadien et québécois, ainsi que de formation artistique, y compris auprès des enfants.

À l'instigation de Harry Arunah Norton, qui fait partie du conseil d'administration de l'Art Association, et de sa sœur Helen, la construction d'une annexe est proposée et voit le jour en 1939. Appelée Norton, les six salles de cette annexe abritent des expositions et l'important legs de verreries et de vases antiques des Norton en 1953. Quelques années plus tôt, en 1945, l'Art Association prend possession du legs d'Adaline Van Horne, la fille de William Cornelius Van Horne. C'est à l'époque le plus important don à l'institution.

L'ère moderne

En 1949, l' de Montréal, à l'initiative de son directeur Robert Tyler Davis, nommé deux ans plus tôt, adopte le nom de « Musée des beaux-arts de Montréal », plus représentatif de la nature de l'institution et de sa vocation encyclopédique. La même année, le pendant pédagogique de l'Art Association prend un nouvel essor avec l'arrivée du peintre Arthur Lismer qui dirigera l'école d'art et de design jusqu'en 1967. L'école favorisera l'émergence de la modernité dans la peinture québécoise et influencera l'évolution du musée.

En 1952, John Steegman succède à Davis à la tête du musée. Durant son mandat jusqu'en 1959, Steegman réussit à attirer de plus en plus de visiteurs, mais sa prédilection pour l'art figuratif lui vaut la réprobation du milieu des peintres modernes dont la réputation s'élargissait et qui bénéficieront d'importantes rétrospectives au musée, sous le mandat du directeur suivant, Evan H. Turner. Ce dernier organise plusieurs expositions dans le cadre du centenaire de l'institution qui accueille pour la première fois plus de visiteurs par année.

Durant les années soixante, le musée acquiert une stature internationale, grâce notamment à des expositions prestigieuses comme Rembrandt et ses élèves en 1969.

Le , le Musée des beaux-arts de Montréal obtient, grâce aux efforts de Sean Murphy et Jacques Brault, le statut de société à but non lucratif de type mixe, ce qui lui permet de recevoir des subventions gouvernementales.

Un agrandissement du musée est entrepris durant les années 1970 qui aboutira en 1976 au pavillon Liliane et David M. Stewart. Grâce à des dons privés, dont ceux des frères Robert et Jack Cummings, le gouvernement décide de s'impliquer dans le financement. Conçu par l'architecte Fred Lebensold, le bâtiment est directement adossé à l'arrière du pavillon Michal et Renata Hornstein. L'aspect très moderniste et dépouillé de la construction, faite de structures de ciment disposées le long de la rue du Musée, contraste avec l'architecture classique du premier pavillon. Il suscite une certaine polémique à l'époque, malgré les innovations comme le plafond en caisson permettant un éclairage varié sur rails et le vaste aménagement libre intérieur. Le pavillon abrite près de 900 objets d'art décoratif et de design. La plupart proviennent de la générosité des dons de Liliane et David M. Stewart, d'où le nom du pavillon. La collection touche au mobilier, au verre, à l'argenterie, au textile, à la céramique et au design industriel. Plusieurs pays et époques sont représentés, ce qui permet au visiteur de comparer l'ancien et le nouveau, ainsi que la diversité des matériaux qui entrent dans la production de ces objets.

La venue de Bernard Lamarre en 1982 au poste de président du conseil d'administration du musée allait relancer l'institution après plusieurs années difficiles. Le musée retrouve, sous les mandats d'Alexandre Gaudieri et de Pierre Théberge, un prestige qui attire les foules et apaise les tensions. Bernard Lamarre initie même, au milieu des années 1980, l'idée d'un agrandissement majeur du musée qui mène à la réalisation pavillon Jean-Noël Desmarais. En 1991, ce troisième bâtiment, conçu par Moshe Safdie, voit le jour du côté sud de …

Texte obtenu de Wikipedia - Musée des beaux-arts de Montréal sous licence CC-BY-SA-3.0 le 29 juillet 2021

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