CamerounCameroun

Le Cameroun ( ou ), en forme longue la république du Cameroun (en anglais : et ), est un pays d'Afrique centrale, situé entre le Nigéria au nord-nord-ouest, le Tchad au nord-nord-est, la République centrafricaine à l'est, la république du Congo au sud-est, le Gabon au sud, la Guinée équatoriale au sud-ouest et le golfe de Guinée au sud-ouest. Les langues officielles sont le français et l'anglais pour un pays qui compte une multitude de langues locales.

Avant la période coloniale, les habitants ne forment pas un seul groupe homogène et présentent plusieurs formes d'organisations sociales allant de royaumes structurés à des ethnies nomades. Aux anciens royaumes (Bamoun, Bodjongo, Adamaoua, Garoua) succède au la colonie allemande qui place le Cameroun sous protectorat. À l'issue de la Première Guerre mondiale, le Cameroun est placé sous la tutelle de la Société des Nations et confié à l'administration de la France pour sa partie orientale et du Royaume-Uni pour sa partie occidentale. L'ancien mandat de l'ONU sous administration française accède à l'indépendance sous l’appellation de république du Cameroun le . Il est rejoint par la Cameroun du Sud (partie du territoire sous administration britannique) en pour former la république fédérale du Cameroun qui, le 20 mai 1972, est renommée république unie du Cameroun, puis république du Cameroun en 1984. Comme pour la plupart des États d’Afrique, les frontières actuelles du pays résultent de la colonisation européenne qui a séparé des mêmes ethnies telles que les Fang-Beti qui se trouvent au Cameroun et au Gabon.

Le Cameroun est aujourd'hui membre de droit de l'Organisation internationale de la francophonie, du Commonwealth ainsi que de l'Organisation de la coopération islamique.

Le Cameroun est surnommé « l'Afrique en miniature » en raison de sa diversité climatologique, minière, géographique, humaine, linguistique et culturelle. L'ouest du pays présente une importante chaîne volcanique dominée par le mont Cameroun.

Histoire

Les premiers habitants du Cameroun sont probablement les chasseurs-cueilleurs Baka, des nomades Pygmées. Mais, dès le , se développent des sociétés sédentaires d'agriculteurs-éleveurs, peut-être venus du Sahara alors en voie de désertification et les Baka sont repoussés dans les forêts des provinces du sud et de l'est où on les trouve encore. Parmi les sédentaires, ceux du sud-ouest de l'actuel Cameroun et du sud-est du Nigéria sont les plus anciennement attestés comme utilisant des langues bantoues. Ces langues se sont ensuite répandues à travers la majeure partie de l'Afrique subsaharienne occidentale, jusqu'en Afrique du Sud, probablement en même temps que l'agriculture. La première allusion historique des côtes camerounaises se trouve dans le récit dit ''Périple d'Hannon'', dans un texte grec très discuté. Au , ce carthaginois atteint le mont Cameroun qu'il baptise le Char des Dieux. Mais ce texte est controversé pour sa traduction approximative depuis le phénicien et surtout parce qu'il n'y a pas de preuve archéologique que les Carthaginois soient allés au sud d'Essaouira.

En revanche, on a la certitude que, en 1472, les marins portugais du navigateur Fernando Pó sont entrés dans l'estuaire du Wouri, s'extasiant de l'abondance des crevettes dans le cours d’eau qu'ils appellent aussitôt Rio dos Camarões (rivière des crevettes). Les marins anglais adoptent ce nom en l'anglicisant (Cameroons), d'où le nom actuel de Cameroun.

Après les Portugais viennent les Néerlandais puis les Allemands. Par les contacts avec les Européens et les Sahéliens (royaume du Kanem-Bornou) débutent des échanges commerciaux réguliers. Le développement de la traite négrière, soit occidentale, soit orientale, la diffusion du christianisme par le sud et de l'islam par le nord, changent profondément les sociétés du Cameroun, favorisant les groupes structurés ayant adopté une religion monothéiste et capables de se procurer des armes à feu, au détriment de l'organisation politique antérieure (comme le royaume Bamoun).

Colonisations allemande, française et britannique

Dans l'optique de protéger leurs intérêts commerciaux, les Allemands établissent le leur protectorat du nom de Kamerun. L'Allemagne est en particulier intéressée par le potentiel agricole du Cameroun et confie à de grandes firmes le soin de l'exploiter et de l'exporter. Le chancelier Otto von Bismarck définit l'ordre des priorités comme suit : le marchand d'abord, le soldat ensuite. C'est en effet sous l'influence de l'homme d'affaires Adolph Woermann, dont la compagnie implante une maison de commerce à Douala, que Bismarck, d'abord sceptique sur l'intérêt du projet colonial, se laisse convaincre. De grandes compagnies commerciales allemandes et compagnies concessionnaires s'implantent massivement dans la colonie. Laissant les grandes compagnies imposer leur ordre, l'administration se contente de les épauler, de les protéger, et d'éliminer les rébellions indigènes.

Afin d'assurer l'essor économique du protectorat, les Allemands se lancent dans des travaux importants : construction de routes et de la première ligne de chemin de fer, démarrage des travaux du port de Douala, édification d'écoles et d'hôpitaux, création de grandes plantations (cacaoyers, bananiers, caféiers, hévéas, palmiers à huile...). Mais les populations locales sont, pour la plupart, soumises au travail forcé et aux châtiments corporels. Quant aux Baka, ils sont piégés et étudiés comme des animaux ; certains sont emmenés en Allemagne pour être montrés, en cage, dans les expositions coloniales.

En 1918, les Allemands perdent leur colonie en raison de leur défaite lors de la Première Guerre mondiale ; la Société des Nations confie alors la majeure partie du pays à la France et deux poches occidentales limitrophes du Nigeria (colonie britannique) au Royaume-Uni. Pendant les vingt premières années, la France s'emploie notamment à liquider les rébellions de populations kirdis dans le nord du Cameroun. Si la pacification de cette région s'accompagne de massacres et de pillages récurrents, la France, à la différence de l'Allemagne, pratique aussi une politique d'assimilation à l'instar de ce qui se passe dans ses autres colonies. Le Royaume-Uni applique le régime de lindirect rule.=== Indépendance et guerre civile ===

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le mouvement de l'UPC (Union des populations du Cameroun), dirigé par Ruben Um Nyobe, revendique l'indépendance et la réunification avant d'être interdit puis réprimé par les Français en pays bassa et en pays bamiléké (« guerre bamiléké »). L'indépendance de la zone française est proclamée le , le Cameroun devenant la première des 18 colonies africaines à accéder à l'indépendance en 1960. La réunification a lieu l'année suivante avec la partie sud de la zone britannique (

Cameroun du Sud), la partie nord (Northern Cameroons) ayant opté pour l'union avec le Nigeria. Cette indépendance reste pourtant largement théorique puisque des « conseillers » français sont chargés d'assister chaque ministre et disposent de la réalité du pouvoir. Le gouvernement gaulliste préserve son ascendant sur le pays à travers la signature « d'accords de coopération » touchant à tous les secteurs de la souveraineté du Cameroun. Ainsi, dans le domaine monétaire, le Cameroun conserve le franc CFA et confie sa politique monétaire à son ancienne puissance tutrice. Toutes les ressources stratégiques sont exploitées par la France et des troupes sont maintenues dans le pays.

Il s'ensuit une période de violente répression contre le mouvement de l'UPC, et l'ALNK, son « Armée de libération nationale du Kamerun », par le nouveau gouvernement avec l'assistance de la France, qui dure jusqu'à la fin des années 1960. D'après l'ouvrage

Kamerun ! Une guerre cachée aux origines de la Françafrique, ce sont des officiers français qui, au cours des années 1960, dirigent clandestinement les opérations de répression menée par l'armée camerounaise contre les derniers bastions de l'insurrection « upéciste », essentiellement dans l'ouest du pays. Tortures, regroupement et déplacement de force des populations, exécutions extrajudiciaires, guerre psychologique, villages rasés ou bombardés au napalm, les méthodes employées sont peu à peu transmises par les militaires français à leurs homologues camerounais, notamment au sein de l'École militaire interarmes du Cameroun (EMIA), dirigée au cours de cette période par des officiers français formés à la doctrine de la guerre révolutionnaire (DGR). Le , un référendum conduit à un État unitaire et met fin au fédéralisme.

Présidence de Paul Biya

Le Premier ministre Paul Biya devient président de la République le 6 novembre 1982, après la démission du président Ahidjo. Le 6 avril 1984, il échappe à une tentative de coup d’État perpétrée par des membres de la Garde présidentielle. Plusieurs des putschistes sont arrêtés et quelques-uns exécutés. De nombreuses autres personnalités sont également interpellées et emprisonnées à cet effet. Associé au coup d’État manqué, l’ancien président Ahidjo sera condamné à mort par contumace puis gracié plus tard par le président Biya. La répression vise particulièrement les régions du Nord, où des centaines de personnes sont tuées. Paul Biya reprend dès lors en main le parti unique, qu'il rebaptise Rassemblement démocratique du peuple camerounais.

Seul candidat, il est élu président en 1984 et 1988. Il adopte un plan d’ajustement structurel qui lui est présenté par le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale : privatisation, ouverture à la concurrence, réduction des dépenses sociales, etc. Les salaires des fonctionnaires sont réduits de 60 %, le secteur informel augmenté très significativement, mais les classes dirigeantes ne sont pas affectées par ce programme. Au début des années 1990, à la suite d'opérations de désobéissance civile, baptisées « Villes mortes », et d'émeutes, il accélère la mise en œuvre du multipartisme. Il supprime la législation « contre-subv…

Texte obtenu de Wikipedia - Cameroun sous licence CC-BY-SA-3.0 le 29 juillet 2021

Vous cherchez des lieux en rapport avec Cameroun?

Voici d'autres destinations pour trouver des lieux en rapport avec Cameroun:

  • Voir la carte
  • mardi
    33°C19°C
    7km/h
    mercredi
    30°C22°C
    10km/h
    jeudi
    33°C21°C
    10km/h
    vendredi
    32°C21°C
    10km/h
    Météo Cameroun