CambodgeCambodge

Le Cambodge, en forme longue le royaume du Cambodge, en khmer et , , aussi appelé , , littéralement « le pays khmer », est un pays d'Asie du Sud-Est, peuplé d’environ d'habitants. Sa capitale est Phnom Penh. Le Cambodge est l’État successeur de l’Empire khmer hindouiste et bouddhiste qui règne sur pratiquement toute la péninsule d’Indochine entre le et le siècles. Le Cambodge a des frontières communes avec la Thaïlande à l'ouest-nord-ouest, le Laos au nord-est et le Viêt Nam à l'est et au sud-est. Les habitants du pays portent le nom de Cambodgiens. La majorité des Cambodgiens sont de religion bouddhiste theravāda (96 % de la population, religion d'État).

Au cours du vingtième siècle, sous un contexte de guerre froide, le Cambodge a connu :

  • la guerre civile cambodgienne (1967-1975), dont l'intervention américaine ordonnée par Richard Nixon et Henry Kissinger, a tué entre à Cambodgiens par des bombardements aériens massifs ;
  • la prise de pouvoir en 1975 par le Kampuchéa démocratique et la mise en place du totalitarisme, qui a causé la mort de plus d'un million de Cambodgiens, persécutés ou assassinés.

L'agriculture reste le secteur économique dominant (57,6 % de la population active et 33,4 % du PIB). Les industries principales du Cambodge sont la confection et le tourisme. Du pétrole et du gaz sont découverts dans les eaux territoriales du pays en 2005. Bien qu'une partie de la population vive dans l'extrême pauvreté (31 % en dessous du seuil de pauvreté), le Cambodge connaît depuis la fin des années 1990 un fort développement économique et bénéficie de l'afflux d'investissements internationaux. Entre 2004 et 2007, le PIB du royaume connaît une croissance moyenne de 10 % par an. Le PIB par habitant du Cambodge, avec par an et par habitant, reste cependant bien en dessous de la moyenne régionale et au même niveau que nombre de pays d'Afrique sub-saharienne. Le Cambodge a un climat tropical.

Histoire

Le Cambodge actuel se veut l’héritier de l’Empire khmer qui domine la majeure partie de la péninsule indochinoise au . De nombreux temples sont alors érigés sur l’ensemble du territoire, dont le plus notable est Angkor Vat. S’ensuit un long déclin au profit du Siam à l’ouest puis de l’Annam à l’est ; l'affaiblissement prend fin avec la mise sous tutelle du pays par la France, à la suite de la signature d’un traité de en 1863. Les milieux nationalistes instrumentalisent par la suite le déclin, en attribuant la responsabilité aux différents dirigeants qui se succèdent et qui par intérêt permettent cette décadence. Il convient selon leur doctrine de les écarter pour pouvoir renouer avec les fastes d’antan. Le retour à la gloire d’Angkor est sous plusieurs formes le message principal de la plupart des dirigeants de la seconde moitié du .

Le protectorat français intégré à l'Indochine française se termine le par l'indépendance du pays, à la fin de la guerre d'Indochine. Devenu une monarchie constitutionnelle (dès 1947) dirigée par le roi Norodom Sihanouk, le pays affiche une politique de neutralité dans la guerre du Viêt Nam, mais dès 1966 ne s'oppose pas au transit par son territoire des troupes et des fournitures du Nord Viêt Nam à destination des combattants anti-américains du Front national de libération du Sud Viêt Nam (Việt Cộng).

Confronté, à partir de 1967-1968, à une insurrection fomentée par les Khmers rouges , avec une économie qui va de mal en pis, Norodom Sihanouk doit se résoudre à confier le la direction du gouvernement au général Lon Nol, son pilier militaire, connu pour son anticommunisme, en échange d'une aide américaine. Le , Lon Nol, poussé par le prince Sisowath Sirik Matak, de la branche Sisowath concurrente, renverse Sihanouk en déplacement à l'étranger (Moscou et Pékin) et instaure la république khmère. Devenu allié des États-Unis, le Cambodge est alors intégré à la stratégie d'endiguement du communisme en Asie du Sud-Est.

Avec l'appui de la Chine, les Khmers rouges déclenchent alors une véritable guerre contre les forces gouvernementales. En sus de cette guerre civile, le pays est entraîné dans la guerre du Viêt Nam. Dès 1970, les Khmers rouges sont en passe de gagner, mais les États-Unis interviennent intensivement (larguant plus de de tonnes de bombes, faisant du Cambodge le pays le plus bombardé de l'histoire) et maintiennent provisoirement le régime républicain (avril-juin 1970). Cette campagne militaire fait de , civils et rebelles confondus. D'après les services de renseignement américains, ces bombardements massifs et leurs conséquences sur la population ont permis aux rebelles de recruter nombre de nouveaux combattants. Cependant, lorsqu'en 1973 les États-Unis se désengagent de la région, leurs frappes aériennes ne parviennent plus à arrêter la menace communiste. Les Khmers rouges de Pol Pot, soutenus par la république populaire de Chine, prennent Phnom Penh le et installent un régime totalitaire maoïste.

L'« Angkar » (organisation) des Khmers rouges applique alors une politique maximaliste, plus extrémiste encore que celle des Soviétiques et des maoïstes, visant notamment à purifier le pays de la civilisation urbaine et bourgeoise. Les villes, à l'image de Phnom Penh dans la nuit du 17 au 18 avril 1975, sont vidées de leurs habitants, envoyés en rééducation dans les campagnes.

La traque systématique des anciennes élites ajoutée aux mines placées par les deux camps, à la malnutrition et aux maladies, aboutit à des massacres de masse et à une catastrophe humanitaire d'origine politique. Le chiffrage du nombre de victimes est un travail difficile et sur lequel les historiens ne sont pas encore parvenus à un consensus. Le chiffre de 1,7 million de victimes directes et indirectes est le plus communément admis.

Le , redoutant le chaos s'installant chez son voisin, le Viêt Nam envahit le Cambodge et provoque la destruction des rizières, entraînant l'effondrement du régime des Khmers rouges. Les autorités vietnamiennes installent un gouvernement proche de leurs intérêts et réorganisent le pays selon le modèle socialiste laotien et vietnamien. Les États-Unis et le Royaume-Uni réagissent en instaurant un embargo aux conséquences dévastatrices.

Une guérilla rassemblant des mouvements divers allant des Khmers rouges aux mouvements royalistes appuyés par la Thaïlande fait alors rage dans le pays semant la destruction dans toutes les provinces. Le gouvernement britannique mené par Margaret Thatcher exigea que les Khmers rouges conservent la représentation du Cambodge aux Nations unies. Depuis la Thaïlande, la CIA et la Defense Intelligence Agency entretiennent des liens étroits avec le mouvement khmer rouge et en 1983, le gouvernement Thatcher envoya les SAS, les forces spéciales britanniques, former la guérilla aux technologies des mines terrestres. Des millions de mines sont alors disséminées, par les deux camps, à travers tout le territoire et nombre d'entre elles perdurent jusqu’aujourd'hui. Des centaines de milliers de réfugiés, repoussés par les combats, passent la frontière thaïlandaise et trouvent refuge dans des camps encadrés par l'armée royale thaïe (camps de Sa Kaeo, Nong Samet et Nong Chan). Durant toute la décennie des années 1980, le pays est ruiné et divisé au gré des combats. La malnutrition fait des ravages et les épidémies entraînent des milliers de morts alors que le pays ne dispose plus ni d'alimentation ni de médicaments.

Après le départ des forces du Viêt Nam en 1989 et l'envoi de forces de l'ONU au début des années 1990, le régime retrouvera peu à peu un semblant d'autonomie tout en restant régulièrement dénoncé pour ses atteintes aux droits de l'Homme. Le Premier ministre actuel Hun Sen, placé au pouvoir par le Viêt Nam, dirige le pays depuis cette période, et s'est maintenu au sommet grâce à trois élections douteuses successives dans un climat patent de violence politique. Le principal opposant, Sam Rainsy, s'est réfugié à Paris en 2005. Le roi Norodom Sihanouk, redevenu chef de l’État en 1993, a abdiqué une seconde fois en 2004 au profit de son fils cadet Norodom Sihamoni, ancien danseur classique et ambassadeur du Cambodge auprès de l'Unesco à Paris.

Le Cambodge est aujourd'hui confronté à une série de choix douloureux. Son économie, qui dépend encore très largement de l'aide internationale (en 2001, un tiers du budget de l'État provenait de donateurs internationaux), souffre d'une corruption très importante (pays classé sur 176 de l'Indice de perception de la corruption en 2012). De nombreux trafics (pierres précieuses, bois, filières de prostitution, drogues) en direction des pays voisins et un système judiciaire de qualité médiocre pénalisent le développement économique. D'autres problèmes hérités du désastre khmer rouge obèrent aussi le développement du pays comme la question des terres (le cadastrage, supprimé par les Khmers rouges, est encore loin d'être finalisé) ou l'éducation, le système éducatif ayant été complètement détruit par les Khmers rouges (enseignants assassinés, etc.).

Actuellement, le secteur touristique et le textile (présence de grandes chaînes internationales de prêt-à-porter) sont les principaux pourvoyeurs de devises du pays. La stabilité politique établie sous l'autorité de Hun Sen attire nombre d'investisseurs étrangers et permet au pays de bénéficier d'un des plus forts taux de croissance de la région (+10 % par an entre 2004 et 2007).

En janvier 2011, des rivalités territoriales avec la Thaïlande autour du temple de Preah Vihear (patrimoine mondial de l'humanité UNESCO) entraînent des violences entre les deux voisins. Des bombardements visant le Cambodge font une dizaine de morts. Côté thaïlandais, deux soldats sont tués. Les tensions restent cependant limitées à la zone frontalière aux abords directs du temple et les échanges commerciaux entre les deux pays continuent à se développer.

Élections législatives

Parti199319982003200820132018
Ligue pour la démocratie (LDP)

Subdivisions

Le Cambodge comprend 24 provinces, plus la capitale Phnom Penh :

Texte obtenu de Wikipedia - Cambodge sous licence CC-BY-SA-3.0 le 29 juillet 2021

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